En Thaïlande, le trek est très répandu, normal, le pays est très vaste et beaucoup de zones restent encore très sauvages et difficiles d’accès. Pour pouvoir profiter de toutes ces beautés il faut faire un peu d’efforts. Mais les thaïlandais ont compris comment nous inspirer, nous touristes exigeants… Ils multiplient les treks dans les montagnes de Chiang Mai et des provinces du Nord de la Thaïlande mais aussi dans les parcs nationaux plus au sud. Les activités sportives sont très variées sur une même expédition (si si c’est assez sport quand même). Mon expérience n’est qu’un exemple de ce que vous pourrez vivre, chaque voyage reste unique et heureusement !
Trek de 2 jours vers Chiang Mai
Trek : jour 1 dans les montagnes de Chiang Mai
Randonnée jusqu’au village des Lahu
Départ à 9h30 de l’Hôtel à Chiang Mai. Petite halte commerciale pour faire profiter les artisans locaux et leurs souvenirs faits mains. Allez on regarde, on joue le jeu…
Arrivée à 12h30 sur une aire de parking sans vue, sans beauté… et là, pique nique, ah bon ? spécial comme entrée en matière.
En même temps, ça se comprend, environ 4h de marche nous attendent en montée assez raide avec une chaleur toujours très présente, pire encore à 14h…
Nous nous dirigeons vers les plateaux où vit l’ethnie Lahu (prononcez Lahou). La tribu Lahu a fui le Tibet au moment de l’invasion de la Chine il y a 70 ans. Il faut traverser une jungle très sèche (en mars) sur cette première partie de randonnée, tecks, eucalyptus… l’odeur du bois brulé mêlée aux feuilles odoriférantes vient chatouiller nos narines. La chaleur est écrasante et moite, marcher, même quand on en a l’habitude, devient difficile, on est lent et dès qu’on s’active le corps est en fusion.
Les villages Lahu
Le paysage se fait un peu plus vert en montant, des palmiers, des bambous, il s’ouvre doucement sur un panorama exceptionnel. Nous sommes à flanc de montagne avec une vue sur toute la vallée et sur l’horizon vers les champs et les villes qui disparaissent dans la brume de chaleur. Au loin sur les plateaux, on peut distinguer des villages épars, petits regroupements d’habitations en bois et palmes au milieu de champs et rizières.
Aussi, on distingue des fumées de ci de là et parfois on peut même voir un ruban de flammes, ils font des brûlis pour nettoyer la forêt et éviter de grands départs de feu pendant l’été. Utilisant la technique de culture sur brûlis forestier, les Lahu exploitent le riz (rizières sèches d’altitude), le maïs et le coton. Leurs villages sont petits et dispersés sur les plateaux d’altitude. Dans les cabanes, ils commencent à préparer le repas du soir.
Découvrir un village traditionnel
L’arrivée au sommet se fait sous un soleil couchant, juste encore une petite heure de jour pour déposer nos sacs à dos (allégés pour l’occasion) dans une grande hutte sur pilotis, découvrir les habitants, nos hôtes, très souriants et discrets, jouer avec les enfants qui nous assaillent et crapahutent déjà sur nos dos, passer entre les cochons noirs et les poules, observer la nature et les lumières incroyables dans un silence prenant et souffler.
Respirer, enfin. Avoir envie de rester là pour toujours avec cet horizon, ce calme et ces sourires.
Soirée et nuit chez l’habitant Lahu
Plus tard, on mange par terre sur la terrasse en palmier tressé avec l’homme de maison, il fait doux, on nous reçoit si bien, c’est un vrai festin qu’on honore volontiers ! Pilons de poulets frits, soupe au lait de coco très épicé, tofu et pomme de terre, wok de riz sauté. En dessert de l’ananas et de la pastèque.
On partage le repas avec eux tout en faisant connaissance avec leur quotidien. On joue à un jeu style Memories avec la famille Lahu, à l’aide d’un simple jeu de cartes. Ils trichent, on se marre et là les petites filles prennent la relève, elles chantent et dansent joliment en habits traditionnels au son du Naw Mae, un instrument traditionnel Lahu. Le tour de magie du chef de maison clos cette soirée en beauté. Le spectacle était préparé d’avance et même rodé mais le naturel n’a pas manqué. Les échanges n’en sont pas amoindris, les émotions toujours partagées.
Tout le monde au lit à 22h30 avec un petit rictus aux coins des lèvres.
Dormir dans la nature vers Chiang Mai
Pour toutes ces raisons, on supporte, et même on est enchanté, de découvrir les lits, de simples paillasses à même le sol avec des moustiquaires individuelles, sans drap (mon paréo fera l’affaire), un dortoir immense pour 8 personnes sans lumière, sans eau ni courant. Juste un énorme cafard (vraiment énorme, jaune et noir genre bestiole-exotique-improbable) là où je vais poser la tête pour dormir. Un retour à une vie sauvage.
Trek : jour 2 dans les montagnes de Chiang Mai
Le lendemain quand une envie pressante se fait sentir, la découverte des WC est aussi folklorique ! La veille dans le noir, armés d’une frontale, nous avons osé faire au hasard dans la nature en évitant les cochons noirs… Mais le matin nous sommes bien forcés de prendre connaissance de l’ingéniosité Laru. Pour accéder aux toilettes on passe sur des petits pontons (des as du pilotis ces gens là, doit y avoir de drôles de bébêtes ou des sacrées moussons boueuses, ou les deux, ou pire… peur) et au bout de chaque ponton, un cabanon. Pour certains des wc, pour les autres des douches. Au travers des cloisons en pailles et palmiers séchés, on peut se faire coucou, c’est drôle… Encore un coup pour mon intimité… Mais j’encaisse, c’est trop beau, trop bien, trop magique, même faire ses besoins au bout du monde ça devient formidable !
Un petit déjeuner sur les tapis de la terrasse sur pilotis, avec le soleil levant sur les montagnes, et les rayons de soleil qui t’effleurent tranquillement.
Randonnée et rafting vers Chiang Mai
L’aventure continue sur ce deuxième jour de trek vers Chiang Mai, de nouveau une marche d’approche, cette fois-ci on redescend par l’autre versant, la végétation est très verte, on est au cœur d’une bambouseraie.
La journée va défiler, sans interruption :
Se laisser guider. Découvrir une cascade et une végétation junglesque à la Indiana Jones. Rire et courir dans la descente en feignant d’être poursuivis par des sauvages et leurs fléchettes. Rencontrer sans cesse de jeunes enfants, sortant tout droit du Livre de la Jungle, qui randonnent mieux que nous ! Longer le Nam Mae Tong, un cours d’eau au fond du vallon qui grossit lentement pour devenir rivière. Dominer un paysage sauvage et naturel coupé d’une large rivière. Découvrir les éléphants au milieu de cette forêt. S’approcher de l’un d’eux, chasser les mouches qui l’embêtent, toucher sa peau rugueuse et dure, le tapoter franchement pour entrer en contact, se faire bousculer par sa trompe. Être soudain très triste de voir ces pauvres bêtes faire des boucles tous les jours pour satisfaire les touristes.
Enchaîner très vite sur du rafting dans les remous pour le petit coup d’adrénaline. Et se croire sur la descente de la rivière Kwaï les fesses au frais sur un radeau de bois semi immergé qui glisse lentement, très lentement.
Vous trouverez des tonnes d’agences sur Chiang Mai, pour faire simple, vous pouvez vous adresser à votre hôtel pour l’organisation et le choix de l’organisme du trek.
Et pour plus d’infos récentes sur Chiang Mai, le blog LES GROS SACS en parlent très bien >
Carte de la Thaïlande du Nord
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Pour toutes les infos concernant ce voyage de 15 jours en Thailande :